C.R. : Elle est tout à fait envisageable même si cela risque d’être difficile. Concernant mes atouts, il ne m’est pas aisé de parler de moi-même… Mais je sais par expérience que seuls ceux qui ne cèdent pas sous la pression, font la différence lors de la sélection. Peux-tu faire le bilan de ta première année au club de Saint-Grégoire ? C.R. : Mon bilan de cette belle année est très positif. Je suis heureux d’avoir trouvé un club avec une belle ambiance digne d’une famille. Je suis aussi très content d’avoir des coéquipiers, des amis, qui sont très investis dans un beau projet, qui me font confiance dans les directives d’entraînement. Les résultats de cette année reflètent bien le travail et l’investissement des athlètes. Et s’il est vrai que nous avons fait 11e sur 14, il faut garder en mémoire que cette année était notre première année en N1, et qu’à ce niveau-là , le premier challenge pour une si jeune équipe est de rester en N1. C’est ce que nous avons réussi à faire, et ce malgré le niveau actuel élevé de la N1. La saison prochaine, l’objectif est d’accéder au play off, c’est-à -dire de faire partie des 6 meilleures équipe de la catégorie donc de passer de la 11e place à la 6e. Tu as été membre de l’équipe de France Jeune de kayak polo pendant 3 ans. Que t’a appris cette expérience ? C.R. : Il y a une chose que j’ai apprise en compétition de kayak polo : que ce soit pour la saison entière ou pour chaque match, rien n’est acquis d’avance et rien n’est perdu d’avance. Même si la première rencontre est désastreuse ou si à l’échelle d’un match nous prenons un but dès les premières secondes, rien n’est définitif et rien n’est joué avant la dernière seconde. Et je dis bien la dernière seconde au sens mathématique. En demi-finale du championnat du monde à Milan, nous étions menés d’un point. Nous avons égalisé exactement à la dernière seconde et remporté le but en or pendant les prolongations. Nous sommes arrivés en finale grands favoris sans avoir perdu aucun match. Nous sommes restés sur la seconde place. Pendant chaque match, c’est l’investissement de chaque geste qui compte, c’est l’osmose entre les 7 joueurs qui prime, c’est le fait que 7 personnes individuelles se transforment en une entité qui s’appelle « équipe » tout au long du match, c’est le fait qu’à chaque claque, chaque membre de cette équipe se soude aux autres et rebondit. C’est le fait que chacun a une confiance totale en l’autre, qu’il sait qu’il est important, indispensable, aux yeux de toute l’équipe et qu’à ce titre il est considéré, respecté et que chaque autre membre de l’équipe le traite en joueur à part entière pendant tout le match. Plus même, il compte sur lui, il a besoin de lui. Un jour, j’ai fait jouer en match de finale de championnat du monde où la tension et l’enjeu sont extrêmes un joueur qui préférait rester remplaçant parce qu’il n’arrivait pas à dominer sa peur et qu’il voulait donner à l’équipe toute ses chances de gagner. J’ai choisi de le laisser jouer pour qu’il se dépasse et qu’il acquière cette maturité qui ne naît que dans ces moments de dépassement extrême. Ce jour-là , nous sommes montés sur la première marche et à double titre. L’année suivante, en coupe d’Europe, ce joueur a été un des meilleurs buteurs de l’équipe. Pour finir, un résultat ne se gagne avant tout qu’à chaque entraînement tout au long de l’année. Read More